sculptures d'eau

Le principe des sculptures d’eau est issu d’un phénomène physique naturel : la réflexion de la lumière solaire au travers d’une goutte d’eau.
Certaines plantes dans la nature ont la particularité de posséder des feuilles à duvet, et donc de pouvoir maintenir les gouttes de rosée en suspension, comme sur un coussin d’air. L’eau ne touche donc pas réellement la feuille, mais est posée, grâce au phénomène de viscosité, sur les poils du duvet.
La lumière solaire à un certain angle, quand elle traverse cette goutte, se trouve réfléchie par la couche d’air qui se trouve sous la masse d’eau.
C’est à partir de cette singularité indicible, que j’ai commencé un travail plastique, il y a une dizaine d’années, en recherchant tout d’abord un matériau qui se rapproche du duvet naturel.
Cette période arrivait après mes essais de fonderie aléatoire, ou j’ai expérimenté et analysé la viscosité de l’aluminium en fusion. C’est à ces moments que j’ai remarqué que le métal chaud, brulant le sable, créait ce duvet charbonneux capable de maintenir les gouttes dans leurs formes.
Depuis, c’est avec cette alchimie faite de sable, de feu, d’eau et de soleil que j’ai mis au point le principe des sculptures d’eau, empreintes éphémères et fragiles, illusion optique.
Cette pratique se concrétise aujourd’hui par des traces vidéo de scénarios avec l’eau et le négatif d’objets ou de formes. Dans le cas de l’ampoule à filament, c’est sa charge symbolique, en tant qu’icône de la modernité, qui va capter l’attention du spectateur pour que s’effectue ce que j’appelle la « dilution » c’est-à-dire la dématérialisation de l’objet en empreinte liquide.
Seuls la manipulation des empreintes et l’orientation aux rayons solaires interviennent comme effets dans les séquences vidéo.